Le stress chez les étudiants : chiffres et solutions

Mar 1, 2024 | Vie étudiante

En 2024, 98 % des étudiants se déclarent stressés. Et pourtant la moitié d’entre eux s’estiment en bonne santé. En France, la question du mal-être des jeunes a pris une ampleur considérable. Covid, contexte économique : les causes sont nombreuses et les impacts perceptibles. En tant qu’équipe éducative, comment les accompagner ? Un premier pas incontournable est la prise de conscience de l’importance du stress chez les étudiants. Des statistiques récentes éclairent ce phénomène de santé publique. Dotmap a compilé les études sur ce sujet, et partage avec vous des pistes de solutions à mettre en place. Objectif : apporter notre pierre à l’édifice, pour aider les étudiants à suivre leur cursus universitaire en toute sérénité. Découvrez tous les éléments de réflexion dans cet article. 

Le stress chez les étudiants : statistiques et préconisations

Dotmap vous propose des activités pour aider les étudiants à prendre soin d’eux. Découvrez-les ci-dessous.

Le stress chez les étudiants : des statistiques inquiétantes

Quel est l’état des lieux en matière de santé mentale chez nos jeunes ? Voici quelques chiffres, et ils sont plutôt inquiétants.

Une étude CSA, publiée début 2023, révèle que 68 % des étudiants se trouvent en situation de mal-être. Des données confirmées par l’enquête « Prisme » 2022-2023, menée par Christophe Tzourio et Mélissa Macalli, chercheurs à l’INSERM (source : article Le Parisien Étudiant). Leur étude montre notamment qu’une grande majorité des sondés affichent des symptômes de dépression.

De son côté, la Mutuelle des étudiants (LMDE) dévoile dès 2019 qu’un tiers des étudiants présentaient des idées suicidaires. Par ailleurs, le point CoviPrev 2023 indique que la moitié des 18-23 ans présentent de forts signes d’anxiété. Enfin, Santé publique France alerte sur l’explosion des idées noires en ce début d’année 2024. 

Les facteurs responsables du stress étudiant : quels sont-ils ?

Les sources d’inquiétude, voire d’angoisse pour les étudiants, sont multiples. L’accumulation des crises sanitaires, économiques, climatiques et politiques rendent difficile la projection dans un avenir paisible. De même, l’apprentissage à distance, l’isolement relationnel et la tension sur certains bassins d’emploi inquiètent les jeunes depuis le confinement. De nombreux articles et analyses font écho de cet état de fait.

La réussite des études est un facteur de stress majeur pour les étudiants, du fait de son impact sur leur avenir professionnel. Et même si cela semble normal de s’investir dans son parcours d’étude, on ne peut occulter l’énergie mentale et physique à mobiliser. Les contraintes induites par les exigences liées aux stages, aux projets de groupe, aux recherches ou aux travaux de thèse engendrent souvent un stress significatif. Un sondage HEYME et OpinionWay de 2020 révèle ainsi que 70 % se sentent submergés par leur quotidien.

Autre phénomène à prendre en compte : la solitude étudiante. En plus de la difficulté de suivre des études supérieures, un sentiment d’isolement s’installe chez les étudiants. Environ 70 % des étudiants se sentent régulièrement seuls, dont un quart, en permanence. En effet, la majorité d’entre eux a été impactée par la COVID-19, avec des répercussions sur leur vie sportive et sociale. Une part importante des jeunes se trouve donc dans une situation de vraie solitude, liée notamment à l’appauvrissement des interactions sociales. 

Ces étudiants en sont conscients et tentent de pallier cette problématique. Ils se retrouvent ainsi à combiner de multiples objectifs :

  • la réussite de leurs examens ;
  • l’épanouissement dans leur vie amicale et amoureuse ;
  • la participation à des activités extra-scolaires ;
  • le maintien des liens familiaux  ;
  • etc.

Un défi majeur qui ajoute une pression supplémentaire aux étudiants du supérieur.

La situation économique et l’inflation galopante affectent les jeunes adultes : 45 % ont ainsi vu leur pouvoir d’achat baisser drastiquement. D’ailleurs, les associations d’aide alimentaire ont accompagné deux fois plus d’étudiants en 2023 qu’en 2022 (source : Le Figaro).  

L’étude HEYME montre que 17 % des jeunes interrogés expriment des inquiétudes économiques. L’inflation qui a suivi la crise sanitaire de 2020 a amplifié ce phénomène. Et les étudiants qui travaillent pour financer leurs études ressentent une fatigue physique notable. Cela peut se traduire par une grande détresse face à toutes ces difficultés.

Enfin, sur les volets sociétaux et climatiques, une enquête CSA de juillet 2022 apporte un éclairage sur le ressenti des étudiants. Plus de la moitié d’entre eux estiment que leur confiance en l’avenir est impactée par les incertitudes actuelles, qu’elles soient sanitaires, politiques, économiques ou sociales. L’exposition à des images choquantes et violentes de l’actualité peut entraîner une addiction et une sidération. Cela accroit le mal-être psychologique des étudiants. 

Ces angoisses augmentent aussi le risque de gestes suicidaires, de perte de l’estime ou de confiance en soi et de pensées négatives.

Les manifestations du stress chez les étudiants : tour d’horizon

Le stress engendre un mal-être et une grande fatigue chez tous les étudiants. Il conduit souvent à une baisse des capacités d’apprentissage chez ces jeunes adultes. Les angoisses étudiantes peuvent mener à un mal-être moral et physique :

  • migraines et céphalées ;
  • mal de dos ;
  • douleurs musculaires et articulaires ;
  • fatigue oculaire ;
  • troubles de l’appétit ;
  • épuisement.

Un sondage Diplomeo de 2020 révèle que 50 % des apprenants connaissent des difficultés pour s’endormir, des réveils nocturnes ou des insomnies. Or, on sait qu’un sommeil de qualité :

  • renforce le système immunitaire ;
  • diminue les risques cardiovasculaires ;
  • favorise la mémorisation ;
  • et réduit l’exposition à l’anxiété.

Le manque de repos entraîne donc les étudiants dans une spirale qui porte atteinte à leur santé globale. 

La compétition et la concurrence peuvent engendrer un mal-être chez ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec ces dynamiques. Les étudiants en situation de handicap font également face à des défis importants, car la vie sur les campus n’est pas toujours adaptée à leurs problèmes physiques ou mentaux. Les discriminations et l’isolement qui en découlent sont difficiles à supporter et affectent fortement le moral des jeunes concernés.  

Les dispositifs existants pour réduire l’anxiété chez les étudiants

Le portrait esquissé dans les paragraphes précédents peut laisser un sentiment de découragement. Heureusement, de nombreuses initiatives ont été mises en place, par des collectifs publics ou privés. Nous vous en présentons quelques-uns.

Des cellules d’écoute sont disponibles dans les établissements d’enseignement supérieur un peu partout en France pour accompagner les étudiants dès leur première année. Des journées d’intégration et la mise en place de tutorats sont organisées pour favoriser une bonne adaptation à la vie sur le campus. Plusieurs lignes d’écoute offrent un soutien anonyme et gratuit aux étudiants en détresse. Notons les suivants : 

Le dispositif « santé psy étudiants » permet par ailleurs de bénéficier de huit séances avec un psychologue, sur ordonnance d’un médecin. Depuis 2021, plus de 50 000 jeunes ont profité de cette opportunité. 

Nightline est une plateforme qui cherche à améliorer la santé mentale des jeunes individuellement et collectivement. Elle met en lien des étudiants et des partenaires proposant des solutions. Le site propose aussi des ressources en ligne. Ainsi, les étudiants peuvent écouter des témoignages et des conseils, dans une série nommée « Tête la première ». 

Des initiatives économiques sont régulièrement mises en place dans toute la France. Parmi les mesures emblématiques, relevons :

  • les repas à moindre coût dans les restaurants universitaires,
  • la proposition de jobs étudiants adaptés aux horaires académiques.

Cela traite une partie des préoccupations financières de nombreux jeunes gens.

Des pistes pour aider les étudiants de votre établissement à mieux gérer leur stress

Les établissements scolaires n’ont pas vocation à se substituer aux dispositifs santé existants. Cependant, voici quelques pistes pour contribuer à améliorer le bien-être moral de vos étudiants. En complément des informations sur le logement, les aides financières ou médicales existantes, vous pouvez organiser des ateliers de sensibilisation étudiants sur des thématiques bien-être. Voici une liste de thèmes en lien avec ce sujet : 

  • l’équilibre alimentaire ;
  • le sommeil ;
  • les pratiques de méditation et de yoga ;
  • etc.

Les équipes de Dotmap se tiennent à votre disposition pour organiser avec vous ce type d’animation. Leur force : aborder des sujets sérieux de façon ludique et engageante.

Découvrez toutes nos solutions d’intégration et de cohésion étudiante pour les écoles et universités