L’éco-anxiété chez les étudiants : un phénomène à prendre en compte

Mar 26, 2024 | Vie étudiante

La population mondiale est de plus en plus préoccupée par l’environnement. Les citoyens sont aujourd’hui nombreux à ressentir du stress lié au changement climatique. Ce que l’on appelle l’éco-anxiété impacte principalement les étudiants. À l’ère de l’information continue et des réseaux sociaux, défendre ses convictions sans être envahi par les angoisses est un véritable défi. Des moyens existent cependant pour aider les jeunes à faire face à l’éco-anxiété. Dotmap vous propose un panorama de la situation, ainsi que des pistes pour accompagner vos étudiants.

Sommaire de l’article :

Des étudiants de plus en plus touchés par l’éco-anxiété

En 2021, près de 60 % des Français de 16-25 ans déclaraient être atteints d’éco-anxiété (enquête de The Lancet Planetary Health). Cette classe d’âge se sent en effet particulièrement concernée par les changements climatiques. Voici quelques éléments d’explications.

La génération Z coupe l’eau en se brossant les dents, boit dans une gourde, trie ses déchets et consomme des fruits de saison. Ces gestes sont la norme pour les jeunes qui ont grandi avec l’image d’une planète en sursis. L’écologie a une place importante dans la vie des étudiants et ils y pensent très souvent.

La jeunesse, concernée par la protection de l’environnement, cherche sans arrêt à s’informer. La boulimie de vidéos d’incendies, d’inondations ou de fonte des glaces accentue la sensation d’urgence. Selon Santé publique France, 93 % des 15-30 ans sont internautes. Les réseaux sociaux les exposent en permanence à des images choquantes et des chroniques anxiogènes. 

Une gestion des émotions compliquée face au changement climatique

Les émotions des jeunes adultes mettent leurs nerfs à rude épreuve. Il est compliqué pour eux de profiter de l’insouciance de leur âge quand une épée de Damoclès menace la planète. Et les conséquences de cet état de fait sont perceptibles.

La dégradation de l’environnement peut entraîner les éco-anxieux dans une forme de panique. Ainsi, 74 % des Français de moins de 25 ans sont effrayés par l’avenir. Face aux conséquences du dérèglement climatique, la culpabilité devient envahissante et tourne parfois à l’obsession. Malgré leurs efforts quotidiens pour agir à leur niveau, les jeunes réalisent que la situation continue à se détériorer. Ils subissent alors un sentiment d’impuissance qui nourrit leur exo-anxiété. 

Les étudiants pointent du doigt l’inaction et les responsabilités de chacun face au changement climatique. Ils expriment leur sentiment de colère et de trahison vis-à-vis : 

  • des pouvoirs publics qui n’interviennent pas, ou pas assez vite ;
  • de leurs parents qui ont vécu sans se soucier de l’épuisement des ressources naturelles et de la pollution ;
  • des lobbys et industriels qui font reculer la lutte pour servir leurs intérêts ;
  • des climatosceptiques qui ne réalisent pas l’imminence du danger.

Cette génération se sent sacrifiée et face à un avenir plus qu’incertain. 

Les conséquences importantes de l’éco-anxiété sur la santé mentale

Le caractère irrémédiable du dérèglement climatique provoque chez certains jeunes des dommages psychiques et comportementaux importants. 

En pleine construction physique et mentale, certains étudiants sont touchés par des problèmes dépressifs parfois dramatiques. Comment bien dormir, bien manger, faire du sport quand on est envahi par des idées de fin de monde ? L’isolement social est également un danger et les risques suicidaires liés à l’éco-anxiété sont désormais une réalité prise très au sérieux.

À l’âge où ils sont censés construire leur futur, les jeunes n’ont aucune visibilité sur l’avenir. Certains étudiants ou actifs réussissent à choisir une activité en accord avec leurs convictions. D’autres ne parviennent pas à s’imaginer vieillir dans un monde touché par un changement climatique de grande ampleur. Se projeter est trop difficile et travailler pour s’accomplir n’a plus de sens aux yeux de ces éco-anxieux. On constate alors des abandons de cursus universitaires ou de postes.

Un engagement personnel et collectif réfléchi en faveur du climat

Les jeunes considèrent que chacun a sa part de responsabilité dans la lutte écologique. Ils changent alors de comportement de manière progressive ou plus radicale. 

En prenant conscience de l’importance de la crise climatique, les jeunes souhaitent prendre leur responsabilité et agir à leur niveau. Ils changent ainsi leur mode de consommation en évitant : 

  • de manger de la viande ;
  • d’utiliser une voiture ;
  • de voyager en avion ;
  • d’acheter des vêtements neufs ;
  • et même pour certains d’avoir des enfants.

Cette façon de vivre vise à réduire leur empreinte carbone et à respecter leurs valeurs.

Les étudiants s’engagent collectivement contre les effets du changement climatique. En participant à des mobilisations locales concrètes comme des nettoyages de plage, ils se sentent soutenus, compris et moins seuls. L’exemple de Greta Thunberg fait des émules depuis 2018. L’adolescente suédoise a montré la voie, en exigeant des gouvernements des actions factuelles. Les manifestations sont un moyen pour la jeunesse d’exprimer ses craintes et de réclamer des décisions efficaces. 

Des solutions tangibles face aux préoccupations environnementales des étudiants

Les jeunes se sentent souvent seuls face à leurs inquiétudes sur l’écologie. Il est essentiel de leur offrir des lieux d’échange ou d’écoute et de les aider à gérer leurs émotions.

Ressentir des angoisses et de la colère face à une situation écologique qui semble hors de contrôle est naturel. Quand ces émotions empêchent de vivre normalement, cela devient problématique. Il est pourtant possible de donner du sens à cette inquiétude. Ainsi l’empathie, le courage et la solidarité peuvent accompagner sainement les jeunes dans leur éco-anxiété. L’aide d’un psychologue est néanmoins parfois nécessaire pour ne pas se laisser déborder par ses sentiments.

Quand les médias entretiennent l’inquiétude chronique, il est sain pour la santé mentale de prendre du recul. Les plus empathiques ont tendance à ressentir personnellement les drames écologiques à travers les écrans. Pour calmer cela, rien ne vaut une déconnexion totale. Autre idée : commencer une cure de bonnes nouvelles, car il y en a ! Certaines publications sont porteuses d’optimisme comme : 

Limiter son accès aux informations pendant quelques jours peut faire baisser son niveau d’angoisse écologique et permettre de repartir du bon pied.

Pour rompre leur solitude face aux angoisses écologiques, les jeunes peuvent se rapprocher de leurs pairs. Témoigner, échanger et exprimer ses craintes est indispensable pour se sentir compris. Des groupes de paroles, la diffusion d’informations ou des ateliers autour de l’éco-anxiété peuvent alors être proposés sur les campus et dans les entreprises. 

En conclusion, l’éco-anxiété des étudiants est un phénomène de société récent dont il faut tenir compte. Elle peut devenir un vrai handicap pour vivre sereinement, mais représente aussi un moteur et une source de motivation pour agir. Cette situation est un défi également pour les écoles et universités préoccupées par le bien-être de leurs étudiants.   

Les équipes de Dotmap se tiennent à votre disposition pour organiser avec vous ce type d’animation. Leur force : aborder des sujets sérieux de façon ludique et engageante.

Sources utilisées pour rédiger cet article sur l’éco-anxiété des étudiants 

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