L’entrée à l’université marque le début d’une période de liberté et d’autonomie. Une période de bouleversement pour certains, qui se traduit parfois par une dégradation des habitudes alimentaires des étudiants. En effet, pour diverses raisons, leurs menus ne sont pas toujours équilibrés. Dotmap vous propose un état des lieux des comportements alimentaires des étudiants en études supérieures. Vous y trouverez également des recommandations pour guider ces jeunes adultes vers une meilleure gestion de leur alimentation.
Sommaire de l’article :
- Comportement alimentaire des étudiants : état des lieux et propositions
- Comportement alimentaire des étudiants : on fait le point
- Mauvais équilibre alimentaire chez les étudiants : les impacts
- Action pour un meilleur équilibre alimentaire des étudiants : les éléments positifs
- Aider vos étudiants à bien manger au quotidien : les pistes
Découvrez nos animations pour les étudiants autour de l’équilibre alimentaire. Découvrez-les ci-dessous.
Comportement alimentaire des étudiants : on fait le point
En devenant étudiant, on prévoit ses repas comme on le souhaite. Cette nouvelle autonomie fait parfois face à des difficultés d’organisation et de volonté. Ces éléments peuvent engendrer une modification du comportement alimentaire des étudiants.
La liberté des étudiants s’exprime dans leurs repas
Le début de la vie étudiante marque une certaine rupture avec les habitudes alimentaires familiales. Les jeunes peuvent choisir eux-mêmes la composition de leurs repas. Ils ont ainsi la liberté de manger des plats différents de ceux préparés par leurs parents ou par les cantines scolaires. S’ils connaissent plutôt bien les bases de la diététique, il est tout de même fréquent que les étudiants consomment des menus trop gras et trop sucrés. L’envie d’émancipation les incite à se tourner vers de la nourriture plaisir, sans interdit.
L’apprentissage de l’autonomie alimentaire n’est pas toujours facile à appréhender
Alors que les repas étaient jusqu’alors élaborés par les parents ou la collectivité, les étudiants doivent apprendre à gérer leur autonomie alimentaire. C’est-à-dire :
- prévoir ce qu’ils vont manger ;
- planifier leur liste de courses ;
- choisir les aliments dans les rayons ;
- utiliser des ustensiles de cuisine ;
- préparer des menus complets.
Confrontés à des difficultés d’organisation et de budget, ils ont tendance à avaler toujours les mêmes plats ou à manger à l’extérieur.
Le manque de temps et d’argent perturbe le comportement alimentaire des étudiants
Trouver le temps de préparer ses repas tout en maîtrisant son budget d’étudiant ressemble parfois à un numéro d’équilibriste.
L’augmentation du coût de la vie oblige les étudiants à réduire leur budget alimentaire. À cause de l’inflation, des produits sains comme les fruits et les légumes sont devenus inaccessibles pour leur portefeuille. Chiffres alarmants : ils sont 19 % à ne pas manger à leur faim et beaucoup sautent des repas pour raison économique.
Le manque de temps et d’argent perturbe le comportement alimentaire des étudiants
Très occupés, les étudiants disposent de peu de temps pour préparer les repas. Cuisiner semble en général trop long, surtout pour ceux qui travaillent à côté des cours. Pour dormir un peu plus le matin, le petit déjeuner est parfois sauté ou mangé sur le pouce. Les jeunes se tournent alors vers des aliments industriels, rapides à consommer, mais souvent déséquilibrés.
Le stress provoque des troubles alimentaires
La pression publique, le harcèlement et l’omniprésence des réseaux sociaux au sein de la communauté universitaire entraînent des répercussions importantes sur leur comportement alimentaire. Le culte de la minceur et l’obsession des calories font des ravages, particulièrement chez les étudiantes. L’anorexie mentale et les pratiques restrictives touchent en effet en priorité les adolescentes de 12 à 20 ans.
La composition des repas des étudiants dépend du lieu et du mode de consommation
Manger seul ou en présence de ses amis n’apporte ni le même plaisir ni la même envie. Quand la chambre universitaire paraît un peu triste, l’attraction de la junk food est parfois irrésistible.
Qu’ils soient en lycée, à l’université ou dans une grande école, les étudiants se sentent souvent isolés au moment de manger, surtout le soir. Les repas passés en famille leur manquent, cela créant des troubles de l’appétit. Les étudiants vivant seuls déséquilibrent leur santé nutritionnelle en :
- grignotant ;
- sautant des repas ;
- mangeant devant les écrans ;
- cuisinant rarement ;
- consacrant peu de temps à la prise de repas.
Les sorties entre amis entraînent de gros écarts
Les étudiants consacrent la moitié de leur budget alimentaire aux repas pris à l’extérieur, soit deux fois plus que les actifs. Ce temps social est synonyme de plaisir et de déséquilibre nutritionnel. Les plats et boissons plébiscités par les jeunes en groupe sont :
- les fast-foods ;
- les kebabs ;
- le soda et l’alcool.
Mauvais équilibre alimentaire chez les étudiants : les impacts
Les étudiants jonglent entre cours, examens, stages, organisation du quotidien et parfois un travail rémunéré. Ce rythme intense entraîne du stress, qui n’est pas sans conséquence sur les habitudes alimentaires. La perte d’appétit ou le grignotage compulsif affectent les jeunes et leur santé. Ceci peut les faire entrer dans la spirale de la boulimie, de l’anorexie ou de l’hyperphagie avec ou sans vomissements. Des carences peuvent même mener à une situation sévère de malnutrition, voire à une hospitalisation.
Un budget serré incite souvent les étudiants à manger des produits industriels peu chers, mais sans intérêt nutritionnel. De nombreux adolescents ont une consommation excessive de :
- glucides raffinés, notamment sucres ;
- lipides saturés ;
- additifs alimentaires ;
- alcool.
Ces problèmes de santé viennent également d’un manque de :
- fibres
- fruits et légumes ;
- sommeil ;
- activité physique.
En conséquence, de graves situations de surpoids et du diabète chez les étudiants sont constatés. Près d’un jeune de 18 à 24 ans sur dix se trouvait ainsi en situation d’obésité en 2020 (source : The Conversation).
Une meilleure alimentation des étudiants : l’existant
Les restaurants universitaires varient leurs offres pour favoriser un meilleur comportement alimentaire
La variété des menus proposés en restauration collective conditionne leur fréquentation. Des repas peu chers et diversifiés motivent les étudiants à manger des produits sains comme les fruits et légumes. Ceux-ci y trouvent une alternative équilibrée aux fast-foods, mais également une convivialité importante à leurs yeux.
Les banques alimentaires accompagnent aussi les étudiants
Les associations caritatives épaulent depuis longtemps les étudiants dans leur quotidien. L’aide alimentaire est de plus en plus sollicitée depuis les crises sanitaires et économiques. L’information et l’appui financier de l’État sont indispensables pour inciter les jeunes à manger sainement, même avec peu d’argent.
La famille est un soutien essentiel dans la bonne alimentation d’un étudiant
Les parents peuvent préparer les adolescents à leur future vie d’étudiant. En les aidant à maîtriser les bases culinaires, elle leur donne les clés pour manger équilibré. L’éducation alimentaire et la gestion du budget sont deux éléments indispensables à anticiper avec eux avant leur prise d’autonomie.
Certains étudiants peuvent compter sur la présence et le soutien de leur famille. Pour ceux qui vivent en autonomie la semaine, ramener des plats préparés par leurs proches le week-end est un vrai soulagement. Plus équilibrés et faciles à réchauffer, ces repas sont surtout pratiques. Les parents sont également nombreux à aider financièrement leurs enfants en payant une partie de leur alimentation.
Des initiatives locales voient le jour dans certaines universités
Citons l’exemple de l’université de Toulon qui a publié un Guide pour mieux manger en étant étudiant.
Aider vos étudiants à bien manger au quotidien : les pistes
Soutenir les étudiants dans leur autonomie alimentaire sans les infantiliser, c’est leur donner les clés pour un bien-être et de bonnes habitudes pour la vie.
Les campus disposent d’outils efficaces pour encourager les efforts alimentaires
Au sein des campus, les associations et les restaurants universitaires sont essentiels pour accompagner les étudiants dans l’autonomie alimentaire. Des solutions existent pour permettre aux jeunes de gérer au mieux leurs apports nutritionnels :
- repas à 1 € ;
- proposition de menus variés et équilibrés ;
- conseils, recettes et astuces diététiques ;
- paniers-repas ou plats à emporter équilibrés à petits prix pour le soir ;
- bars à soupe, ou à salades ;
- épiceries solidaires ;
- frigos partagés ;
- achats groupés de produits locaux pour réduire les tarifs.
Les universités peuvent allonger la pause méridienne pour offrir à leurs étudiants un temps suffisant pour manger sereinement. Elles ont également un rôle de diffusion de l’information et d’écoute. Des formations à la nutrition, associées à des activités ludiques de prévention santé étudiante peuvent inciter les jeunes gens à s’engager vers l’équilibre alimentaire.
Des ateliers de sensibilisation pour aider vos étudiants à mieux manger au quotidien
Les équipes de Dotmap se tiennent à votre disposition pour organiser avec vous des ateliers équilibre alimentaire pour vos étudiants. Notre savoir-faire : aborder des sujets sérieux de façon ludique et engageante.
En conclusion : la santé et le bien-être des jeunes gens sont en partie influencés par la composition de leur repas. Comprendre les comportements alimentaires des étudiants est donc essentiel pour leur apporter un soutien adéquat et des conseils pertinents. L’équilibre nutritionnel constitue l’un des nombreux défis de la période universitaire. Aborder cette question importante de manière proactive permet de promouvoir un mode de vie sain au travers d’une éducation alimentaire destinée aux étudiants.
Sources utilisées pour rédiger cet article sur le comportement alimentaire des étudiants
- Clémence VERFAILLIE-LEROUX, « “Mangeront-ils” : TCA dans le milieu étudiant », journalmamater, 19 mars 2021.
- Anna Rollins, « Il faut prendre au sérieux les troubles alimentaires des étudiants », slate.fr, 19 septembre 2022.
- Cécile, « Quel rôle pour l’université dans l’alimentation des étudiants ? », culture-nutrition.com, 10 octobre 2022.
- Alice Bellicha, Julia Baudry, Mathilde Touvier et Sandrine Péneau, « Comment l’université peut aider les étudiants à mieux s’alimenter », the Conversation, 20 septembre 2022
- « À cause de la précarité, les étudiants sautent en moyenne 3,5 repas par semaine », Huffingtonpost, 10 janvier 2024
- « Qui est touché par les troubles du comportement alimentaire ? », Vidal